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MALO chante BRASSENS

by MALO

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1.
Le vent 03:05
2.
Jadis, au lieu du jardin que voici, C’était la zone et tout ce qui s’ensuit, Des masures, des taudis insolites, Des ruines pas romaines pour un sou. Quant à la faune habitant là-dessous C’était la fi ne fl eur, c’était l’élite. La fi ne fl eur, l’élite du pavé, Des besogneux, des gueux, des réprouvés, Des mendiants rivalisant de tares, Des chevaux de retour, des propre’-à-rien, Ainsi qu’un croque-note, un musicien, Une épave accrochée à sa guitare. Adopté’ par ce beau monde attendri, Une petite fée avait fl euri Au milieu de toute cette bassesse. Comme on l’avait trouvé’ près du ruisseau, Abandonnée en un somptueux berceau, A tout hasard on l’appelait « princesse ». Or, un soir, Dieu du ciel, protégez-nous ! La voilà qui monte sur les genoux Du croque-notes et doucement soupire, En rougissant quand même un petit peu : « C’est toi que j’aime et, si tu veux, tu peux M’embrasser sur la bouche et même pire... » « - Tout beau, princesse arrête un peu ton tir, J’ai pas tell’ment l’étoffe du satyr’. Tu as treize ans, j’en ai trente qui sonnent, Gross’ différence et je ne suis pas chaud Pour tâter d’ la paill’ humid’ du cachot... - Mais croque-not’s, j’ dirai rien à personne... » « - N’insiste pas, fi t-il d’un ton railleur, D’abord, tu n’es pas mon genre, et d’ailleurs Mon cœur est déjà pris par une grande... » Alors princesse est partie en courant, Alors princesse est partie en pleurant, Chagrine qu’on ait boudé son offrande. Y a pas eu détournement de mineure, Le croque-notes au matin, de bonne heure, A l’anglaise a fi lé dans la charrette Des chiffonniers en grattant sa guitare. Passant par là, quelque vingt ans plus tard, Il a le sentiment qu’il le regrette.
3.
- A l’heure du berger, Au mépris du danger, J’ prendrai la passerelle Pour rejoindre ma belle, A l’heure du berger, Au mépris du danger, Et nul n’y pourra rien changer. - Tombant du haut des nues, La bourrasque est venue Souffl er dessus la passerelle, Tombant du haut des nues, La bourrasque est venue, Les passerelle’, il y en a plus. - Si les vents ont cru bon De me couper les ponts, J’ prendrai la balancelle Pour rejoindre ma belle, Si les vents ont cru bon, De me couper les ponts, J’embarquerai dans l’entrepont. - Tombant du haut des nu’s, Les marins sont venus Lever l’ancre à la balancelle, Tombant du haut des nu’s, Les marins sont venus, Des balancelle’, il y en a plus. - Si les forbans des eaux Ont volé mes vaisseaux, Y me pouss’ra des ailes Pour rejoindre ma belle, Si les forbans des eaux Ont volé mes vaisseaux, J’ prendrai le chemin des oiseaux. - Les chasseurs à l’affût Te tireront dessus, Adieu la plume ! adieu les ailes ! Les chasseurs à l’affût Te tireront dessus, De tes amours, y’ en aura plus. - Si c’est mon triste lot De faire un trou dans l’eau, Racontez à la belle Que je suis mort fi dèle, Et qu’ell’ daigne à son tour Attendre quelques jours Pour fi ler de nouvell’s amours
4.
En ce temps-là, je vivais dans la lune, Les bonheurs d’ici-bas m’étaient tous défendus, Je semais des violett’s et chantais pour des prunes Et tendais la patte aux chats perdus.. . Ah ah ah ah ! putain de toi ! Ah ah ah ah ah ah ! pauvre de moi... Un soir de plui’, v’là qu’on gratte à ma porte, Je m’empresse d’ouvrir (sans doute un nouveau chat !) Nom de Dieu ! l’ beau félin que l’orage m’apporte, C’était toi, c’était toi, c’était toi... Les yeux fendus et couleur de pistache, T’as posé sur mon cœur ta patte de velours... Fort heureus’ment pour moi, t’avais pas de moustache Et ta vertu ne pesait pas trop lourd... Aux quatre coins de ma vi’ de bohème, Tu as prom’né, tu as prom’né le feu de tes vingt ans, Et pour moi, pour mes chats, pour mes fleurs, mes poèmes, C’était toi, la pluie et le beau temps... Mais le temps passe et fauche à l’aveuglette, Notre amour mûrissait à peine que, déjà, Tu brûlais mes chansons, crachais sur mes violettes, Et faisais des misères à mes chats... Le comble enfin, misérable salope, Comme il n’ restait plus rien dans le garde-manger, T’as couru sans vergogne, et pour une escalope, Te jeter dans le lit du boucher ! C’était fini, t’avais passé les bornes, Et r’nonçant aux amours frivoles d’ici-bas, J’ suis r’monté dans la lune en emportant mes cornes, Mes chansons, et mes fleurs, et mes chats...
5.
Un roi d’Espagne, ou bien de France, Avait un cor, un cor au pied ; C’était au pied gauche, je pense ; Il boitait à faire pitié. Les gens de cour, espace adroite, S’appliquèrent à l’imiter, Et qui de gauche, qui de droite, Il apprirent tous à boiter. On vit bientôt le bénéfi ce Que cette mode rapportait ; Et de l’antichambre à l’offi ce, Tout le monde boitait, boitait. Un jour, un seigneur de province, Oubliant son nouveau métier, Vint à passer devant le prince, Ferme et droit comme un peuplier. Tout le monde se met à rire, Excepté le roi qui, tout bas, Murmura : « Monsieur, qu’est-ce à dire ? Je vois que vous ne boitez pas. » « Sire, quelle erreur est la vôtre ! Je suis criblé de cors ; voyez : Si je marche plus droit qu’un autre, C’est que je boite des deux pieds. »
6.
La marine 03:30
On les r’trouve en raccourci Dans nos p’tites amours d’un jour, Tout’s les joies, tous les soucis, Des amours qui dur’nt toujours ! C’est là l’ sort de la marine Et de tout’s nos petit’s chéries. On accoste. Vite ! un bec, Pour nos baisers, l’ corps avec ! Et les joies et les boud’ries, Les fâcheries, les bons retours, Y a tout ça, en raccourci, Des grands amours dans nos p’tits. On a ri, on s’est baisés, Sur les neunœils, les nénés, Dans les ch’veux à pleins bécots Pondus comm’ des œufs, tout chauds ! Tout c’ qu’on fait dans un seul jour ! Et comme on allonge le temps ! Plus d’ trois fois, dans un seul jour, Content, pas content, content ! Y’ a dans la chambre une odeur D’amour tendre et de goudron. Ça vous met la joie au cœur, La peine aussi, et c’est bon. On n’est pas là pour causer… Mais on pens’, mêm’ dans l’amour. On pens’ que d’main il fera jour, Et qu’ c’est un’ calamité. C’est là l’ sort de la marine, Et de tout’s nos petit’s chéries. On accost’. Mais on devine Qu’ ça s’ra pas le paradis. On aura beau s’ dépêcher, Fair’, bon Dieu ! la pige au temps, Et l’ bourrer de tous nos péchés, Ça n’ s’ra pas ça ; et pourtant Tout’s les joies, tous les soucis, Des amours qui durent toujours, On les r’trouve en raccourci Dans nos p’tites amours d’un jour…
7.
Avec une bêche à l’épaule, Avec, à la lèvre, un doux chant, Avec, à la lèvre, un doux chant, Avec, à l’âme, un grand courage, Il s’en allait trimer aux champs ! Pauvre Martin, pauvre misère, Creuse la terr’, creuse le temps ! Pour gagner le pain de sa vie, De l’aurore jusqu’au couchant, De l’aurore jusqu’au couchant, Il s’en allait bêcher la terre En tous les lieux, par tous les temps ! Pauvre Martin, pauvre misère, Creuse la terr’, creuse le temps ! Sans laisser voir, sur son visage, Ni l’air jaloux ni l’air méchant, Ni l’air jaloux ni l’air méchant, Il retournait le champ des autres, Toujours bêchant, toujours bêchant ! Pauvre Martin, pauvre misère, Creuse la terr’, creuse le temps ! Et quand la mort lui a fait signe De labourer son dernier champ, De labourer son dernier champ, Il creusa lui-même sa tombe En faisant vite, en se cachant... Pauvre Martin, pauvre misère, Creuse la terr’, creuse le temps ! Il creusa lui-même sa tombe En faisant vite, en se cachant, En faisant vite, en se cachant, Et s’y étendit sans rien dire Pour ne pas déranger les gens... Pauvre Martin, pauvre misère, Dors sous la terr’, dors sous le temps !
8.
J’avais dix-huit ans Tout juste et quittant Ma ville natale Un beau jour, ô gué Je vins débarquer Dans la capitale J’entrai pas aux cris D’ « A nous deux Paris » En Ile-de-France Que ton Rastignac N’ait cure, ô Balzac ! De ma concurrence. (bis) Gens en place, dormez Sans vous alarmer, Rien ne vous menace. Ce n’est qu’un jeun’ sot Qui monte à l’assaut Du p’tit Montparnasse. On s’étonn’ra pas Si mes premiers pas Tout droit me menèrent Au pont Mirabeau Pour un coup d’ chapeau A l’Apollinaire. (bis) Bec enfariné Pouvais-je deviner Le remue-ménage Que dans mon destin Causerait soudain Ce pèlerinage ? Que circonvenu Mon cœur ingénu Allait faire des siennes Tomber amoureux De sa toute pre- mière Parisienne. (bis) N’anticipons pas, Sur la berge en bas Tout contre une pile, La belle tâchait D’ fair’ des ricochets D’un’ main malhabile Moi, dans ce temps-là - Je n’ dis pas cela En bombant le torse, L’air avantageux - J’étais à ce jeu De première force. (bis) Tu m’ donn’s un baiser, Ai-je proposé A la demoiselle ; Et moi, sans retard J’ t’apprends de cet art Toutes les ficelles. Affaire conclue, En une heure elle eut L’adresse requise. En échange, moi J’ cueillis plein d’émoi Ses lèvres exquises. (bis) Et durant un temps - Les journaux d’antan D’ailleurs le relatent - Fallait se lever Matin pour trouver Une pierre plate. On redessina Du pont d’Iéna Au pont Alexandre Jusqu’ à Saint-Michel, Mais notre échelle, La carte du tendre. (bis) Mais c’était trop beau : Au pont Mirabeau La belle volage Un jour se perchait Sur un ricochet Et gagnait le large. Ell’ me fit faux-bond Pour un vieux barbon, La petite ingrate, Un Crésus vivant Détail aggravant Sur la rive droite. (bis) J’en pleurai pas mal, Le flux lacrymal Me fit la quinzaine. Au viaduc d’Auteuil Parait qu’à vue d’œil Grossissait la Seine. Et si, pont d’ l’Alma, J’ai pas noyé ma Détresse ineffable, C’est qu’ l’eau coulant sous Les pieds du zouzou Etait imbuvable. (bis) Et qu’ j’avais acquis Cett’ conviction qui Du reste me navre Que mort ou vivant Ce n’est pas souvent Qu’on arrive au havre. Nous attristons pas, Allons de ce pas Donner, débonnaires, Au pont Mirabeau Un coup de chapeau A l’Apollinaire. (bis)
9.
A l’ombre du cœur de ma mi’ (bis) Un oiseau s’était endormi (bis) Un jour qu’elle faisait semblant D’être la Belle au bois dormant. Et moi, me mettant à genoux, (bis) Bonnes fé’s, sauvegardez-nous ! (bis) Sur ce cœur j’ai voulu poser Une manière de baiser. Alors cet oiseau de malheur (bis) Se mit à crier Au voleur ! (bis) Au voleur ! et A l’assassin ! Comm’ si j’en voulais à son sein. Aux appels de cet étourneau, (bis) Grand branle-bas dans Landerneau : (bis) Tout le monde et son père accourt Aussitôt lui porter secours. Tant de rumeurs, de grondements, (bis) Ont fait peur aux enchantements, (bis) Et la belle désabusée Ferma son cœur à mon baiser. Et c’est depuis ce temps, ma sœur, (bis) Que je suis devenu chasseur, (bis) Que mon arbalète à la main Je cours les bois et les chemins.
10.
Philistins 01:24
Philistins, épiciers, Tandis que vous caressiez Vos femmes, En songeant aux petits Que vos grossiers appétits Engendrent, Vous pensiez : « Ils seront, Menton rasé, ventre rond, Notaires », Mais pour bien vous punir, Un jour vous voyez venir Sur terre Des enfants non voulus Qui deviennent chevelus Poètes.

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Retrouvez dans cette version numérique le livret inédit de 40 pages écrit par Jérôme Arnould.

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released March 18, 2016

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MALO Paris, France

Malo, alias Jérôme Arnould, est un auteur-compositeur-interprète français de chansons françaises à texte, au double répertoire. D'un coté, il écrit et chante ses propres compositions et, de l'autre, il rend hommage à Brassens en chantant ses plus belles œuvres musicales. ... more

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